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Dans un document publié par l’Autorité des marchés financiers ( AMF ) début avril 2020, l’institution nous en apprend plus sur l’afflux d’investisseurs particuliers en bourse qui fait suite à la crise financière provoquée par les effets du COVID-19. Beaucoup auraient parier sur une chute du nombre d’investisseurs en France, écœurés par un marché qui a dégringolé de plus de 30% en l’espace de quelques semaines. Au contraire, les courtiers traditionnels et en ligne font état d’un déferlement de nouveaux petits porteurs prêt à ouvrir un compte de trading depuis le confinement début mars. Et c’est avec une stratégie à court terme via des produits financiers spéculatifs tels que les CFD qu’un certain nombre aborde cette potentielle remontée des cours à l’approche du déconfinement prévu courant mai 2020.
Une année 2019 qui s’était terminée en fanfare
L’année 2019 avait été une année positive pour la bourse de Paris. Alors que le CAC40 clôturait le mois de décembre sur un bond annuel de plus de 26%, l’introduction de l’action Française des jeux ( FDJ ) qui a rapporté, au passage, plus de 2 milliards d’euros à l’Etat, avait également amené plus de 500 000 français à participer à l’opération. Pour un peuple pas toujours très porté sur la finance, c’était une véritable réussite.
Fort heureusement, la chute des marchés qui a pris de court les investisseurs institutionnels comme les particuliers n’a pas entraîné une forte baisse du cours de l’action FDJ. Introduite à 19.90€ avec une première cotation autour de 22€, l’action a effectué un bref passage autour des 18€ entre le 16 et le 20 mars 2020 mais s’est très vite reprise, pour dépasser le seuil des 25€ qu’elle avait déjà connu en février.
Les chiffres de l’AMF
Le gendarme de la bourse indique dans sa note d’avril 2020, que la semaine 10, qui correspond au début du mois de mars, que les particuliers ont investis massivement dans les titres du SBF 120 ( les 120 plus grandes capitalisations boursière ), dépassant les 400 millions d’euros investis chaque semaine, avec un pic à plus de 1 milliard d’euros en semaine 11. Une dynamique complètement opposée à ce que l’institution avait pu constater l’année précédente, signe que l’appétit pour le risque a été ravivé par la crise du coronavirus.
Un autre élément marquant dans les données compilées par l’AMF : l’âge moyen des nouveaux investisseurs. En effet, alors que les plus de 50 ans étaient majoritaires avant la crise du coronavirus, les moins de 50 ans ont été plus actifs pendant le plus fort de la crise. Certaines semaines, ils représentent presque la moitié des nouveaux entrants sur le marché alors qu’ils représentaient à peine 15% à 20% auparavant.
Le désintérêt pour les Crypto monnaies
Ces dernières années ont été marquées par un intérêt particulier des jeunes pour les Crypto monnaies. Cette porte d’entrée vers la finance, avec un Bitcoin coté 7j/7 et une volatilité importante a permis à ces apprentis traders de s’adapter très rapidement aux fluctuations du marché.
La chute drastique du cours des principales Crypto monnaies ( Ether, Bitcoin… ) au cours de l’année 2018, passant de près de 19 000$ à moins de 3 000$ pour le Bitcoin, a calmé les ardeurs d’un bon nombre d’entre eux.
La chute des indices boursiers en ce début d’année 2020 a donc été l’occasion, pour la plupart, de s’initier à la bourse de manière plus classique en profitant d’un point bas que les investisseurs n’avaient pas connu depuis la crise de la dette Grec fin 2011.
Le levier en ligne de mire avec les CFD
Ce qui apparaît clairement, c’est que les jeunes investisseurs ont un intérêt plus marqué que leurs ainés pour le levier. Alors que le service de règlement différé ( SRD ) était la norme depuis de nombreuses années pour ceux qui veulent accroître la performance de leurs investissements, désormais, des produits tels que les CFD, des produits dérivés qui offrent l’opportunité d’aller encore plus loin et à moindre frais.
Ils sont donc à la recherche du meilleur broker CFD dans un premier temps et se dirigent par la suite vers un compte de démonstration afin de s’initier à la prise en main de la plateforme de trading. La maîtrise de l’effet de levier étant indispensable, ces investisseurs, novices pour le moment, ne se rendent pas toujours compte du risque qu’ils prennent sur ce type de produit.
Conclusion
Bien que les statistiques de l’AMF ont montré, à travers une étude de 2014 sur une période de trois ans, que les particuliers étaient nombreux à perdre de l’argent sur les CFD ( 70% à 90% en moyenne ), une catégorie d’investisseurs, plus jeune et plus enclin à prendre des risques, se servent de ces produits pour essayer de profiter d’un possible rebond sur les marchés dans les semaines ou mois à venir.